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l'étude

 

Menus toxiques: présentation de l'enquête

Entre juillet et septembre 2010, le MDRGF a acheté dans divers supermarchés (voir le détail dans le rapport complet), des aliments non bio composants les repas types d’une journée d’un enfant d’une dizaine d’années.

4 repas et un encas ont ainsi été élaborés en suivant les recommandations du ministère de la santé. Ainsi 5 fruits et légumes frais par jour ont été inclus dans la journée, de même que au moins 3 produits laitiers et un litre et demi d’eau. Sans faire manger trop gras, trop salé ou trop sucré l’enfant, nous n’avons pu faire l’économie de quelques friandises qui entrent régulièrement dans les rations alimentaires des enfants.

Détails des menus

Nous avons essayé de composer des repas équilibrés et de nous conformer aux recommandations du PNNS soit notamment :
5 fruits et légumes frais par jour
1,5 l d’eau
Cependant nous n’avons pas pu faire l’économie de quelques sucreries. Cette journée type étant celle d’un enfant.

Matin : Thé au Lait (eau chauffée dans une bouilloire en plastique), pain de mie, beurre, confiture, jus de fruit (raisin) ;
En-cas 10h: pomme ;
Midi : salade composée (salade verte, tomate, thon) ; haricots verts / steak ; baguette ; raisin ;
Gouter : smoothies aux fruits rouges ;
Soir : salade verte, saumon/riz (plat servi dans une assiette en plastique alimentaire); citron pour le saumon ; fromage fondu; pêche ; pain

1 fois dans la journée : chewing-gum pour enfant
Toute la journée : eau du robinet

Les subtances recherchées

Selon les aliments nous avons ciblé les substances les plus susceptibles de s’y retrouver, parmi les familles de produits suivants :

  • Dioxines/furanes
  • Retardateurs de flamme bromés (PBDE)
  • PCB Dioxine Like (PCB DL)
  • Eléments trace toxique
  • Pesticides

Nous avons également fait analyser d’éventuels transferts de plastiques alimentaires vers les aliments ( phtalates et BPA).

Nous avons recherché des additifs problématiques indiqués dans la composition sur les emballages des produits. 

Nous avons recherché des sous produits de traitement de l’eau et résidus de pesticides en nous appuyant sur les données du Ministère chargé de la Santé, résultat des analyses du contrôle des eaux destinées à l’alimentation humaine datées du 14 juin 2010 et 19 janvier 2010 – Installation de Beauvais Nord.

>>> En savoir plus sur toutes ces subtances.

A noter
Pour la compréhension des résultats présentés dans les pages suivantes, notez que nous avons fait la différence entre :
> Les substances chimiques retrouvées.
> Les résidus : un résidu = une substance présente dans un aliment. Une même substance chimique retrouvée dans 3 aliments différents est ainsi à l’origine de 3 résidus ingérés séparément.
Ce distinguo est d’importance car ne considérer que le nombre de substances, chacune prise individuellement, reviendrait à sous estimer l’exposition réelle de l’organisme à ces substances chimiques présentes dans les aliments, et parfois ingérées plusieurs fois dans la même journée.
Les laboratoires sollicités

Nous avons fait appel à plusieurs laboratoires accrédités COFRAC en France mais aussi en Belgique.

Nous avons fait appel notamment à Eurofins Analytics France qui « est l'un des leaders mondiaux dans le domaine des services analytiques et de l'expertise auprès des entreprises privées et des organismes publics des secteurs de la Pharmacie, de l'Alimentation et de l'Environnement ». http://www.eurofins.fr/
Cette entreprise a été notamment chargée des analyses sur les aliments gras susceptibles de contenir des POPs.

Nous avons aussi fait appel à Fytolab (Belgique) pour la recherche de résidus de pesticides. Ce laboratoire est l’un des laboratoires officiels auquel a recourt la Direction Générale de l’Alimentation (DGAL), Direction du ministère de l’Agriculture. Un autre  laboratoire, français, accrédité par le COFRAC pour le programme 99.2 résidus de pesticides a été également utilisé pour les analyses de pesticides sur fruits et légumes, mais il n’a pas souhaité que son nom apparaisse dans le rapport d’étude final. Nous respectons cette volonté.

La recherche de résidus de pesticides dans les pains a été confiée au Laboratoire Larebron, à Illkirch, une société du groupe Carso Agroalimentaire, également accrédité par le COFRAC pour le programme 99.2 résidus de pesticides.
Enfin, le laboratoire SGS Multilab, à Saint Etienne du Rouvray, a réalisé les tests de migrations de phtalates et de BPA vers les contenus des récipients testés.

Pourquoi plusieurs laboratoires ?
Selon les substances recherchées, nous avons choisi le laboratoire qui nous semblait le plus performant et le plus réactif.

Les sources pour la classification

Nous avons procédé au classement des substances retrouvées par ces laboratoires en recherchant, pour chacune des substances, le classement comme cancérigènes certain, probable ou possible ou si cette substance pouvait être considérée comme un perturbateur endocrinien suspecté.

Pour réaliser ce travail nous nous sommes appuyés sur :

Pour le cancer, les classements des organismes officiels suivants :

  • Le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC : « Agents Classified by the IARC Monographs, Volumes 1–100 » mis à jour le 22 octobre 2010)
  • L’agence de protection de l’environnement des USA (US EPA : « Chemicals Evaluated for Carcinogenic Potential »19 juillet 2004)
  • L’agence de protection de l’environnement de Californie (Proposition 65 list of chemicals "known to the state of California to cause cancer" du 21 mai 2010 = P65)
  • L’Union Européenne : Classification européenne réglementaire des produits chimiques cancérogènes, mutagènes et toxiques pour la reproduction – 31e ATP, 2009 (UE)

Pour chaque substance trouvée pour laquelle un classement positif par rapport à un éventuel risque cancérigène existe dans au moins un de ces classements, nous avons précisé dans les tableaux de résultats ci-dessous quel était l’organisme à l’origine du classement en indiquant le sigle représentant l’organisme en question. (CIRC ou USEPA ou P65 ou UE).

Nous avons également précisé pour ces substances la catégorie dans laquelle cette substance a été classée par l’organisme à l’origine du classement.
Les seules substances considérées comme ‘cancérigènes certaines’ dans ce rapport sont celles classées 1 par le CIRC. Nous n’avons pas retenu les substances classées cancérigènes par l’USEPA californienne (P65) comme étant ‘cancérigènes certaines’, car cette classification ne compte qu’une seule catégorie, ce qui ne permet pas de faire le distinguo entre divers niveaux de certitude concernant le risque cancérigène (voir le détails des classifications).

Pour les classements des substances pouvant être perturbateurs endocriniens (PE) nous avons retenu l’étude de référence commanditée par la Commission Européenne : "Study on enhancing the endocrine disrupter priority list with a focus on low production volume chemicals" DHI 2007, (ref : ENV.D.4/ETU/2005/0028r). Les substances suspectées d’être des perturbateurs endocriniens y sont listées soit PE catégorie1 (PE1) si il existe au moins un test montrant un effet de perturbation endocrinienne sur un organisme entier et PE catégorie 2 (PE2) si des données in vitro montrent un potentiel de perturbation endocrinienne sur un organisme entier.


 

 

Cette enquête s'inscrit dans le cadre de notre campagne Environnement et Cancer menée avec HEAL en partenariat avec le RES et le WWF-France